Cérémonie schismatique à Notre-Dame

Publié le par Christus imperat

 


Paris, cathédrale Notre-Dame, vendredi de la 3e semaine de Carême, 20 mars 2009, entre 15 et 16 h

 

VÉNÉRATION DE LA COURONNE D'ÉPINES

tel est l'intitulé qui figure sur le site Internet et à l'entrée de la cathédrale pour les vendredis de Carême et le Vendredi Saint.

 

Sur le parvis et au portail sud qui sert d'accès au sanctuaire, beaucoup de monde et les habituelles roumaines tendant la main ou à genoux, modernes Esmeraldas. Entrée fluide et ordonnée de la file d'attente, accès à la partie réservée pour la prière au centre d'un espace envahi par les touristes des quatre coins du monde. Un chevalier du Saint-Sépulchre vieillissant et un peu sourd fait office peu discret de service d'ordre, deux dames passent régulièrement dans la nef et les travées latérales, avec une corbeille emplie d'imprimés ou d'images diverses dont certaines (toutes ?) sont à vendre, semblables à des ouvreuses de cinéma, modernes marchandes du temple au sein de la partie du sanctuaire dévolue aux offices et au recueillement ?

 

A l'heure dite, la procession entre, faisant le “grand tour” par le bas-côté sud et remontant le seul morceau de nef qui résiste encore aux touristes : chanoines de la cathédrale bardés de l'étole rouge comme le sang du Christ sans doute, trois clercs eux en violet comme il se doit pour cette période liturgique de pénitence mais avec des chasuble et dalmatiques d'un style un peu oriental, chevaliers du Saint-Sépulchre en grand manteau ivoire frappé sur l'épaule de la croix rouge patentée de Jérusalem et ... au milieu, saisissante dans une procession qui se doit masculine, une toute petite très vieille dame toute en noir, mantille et longue cape de satin, une classe extrême, mille ans de chevalerie, de foi inébranlable infailliblement transmise, le visage buriné par près d'un siècle d'épreuves transcendées, et toujours ce maintien droit, le front haut, le regard clair levé vers l'autel...

 

La procession arrivée à la croisée du transept où se trouve l'autel (?!), un chanoine prend la parole pour expliquer la tradition, au sens littéral du terme, des reliques de la Passion, puis annonce que précisément aujourd'hui il accueille des clercs orthodoxes, avec leur chorale, qui vont célébrer les vêpres avant la cérémonie de vénération des reliques.

 

Les vêpres commencent, très beau choeur de basses, très belles mélodies/mélopées en slavon. Je décide, puisque je suis venue jusque là, remettant à demain des tâches ménagères aussi dépourvues d'intérêt qu'urgentes et qui vont obérer la journée de samedi, d'attendre la partie catholique de la célébration mais, ne voulant pas m'unir sans nécessité à une cérémonie qui, bien que chrétienne, n'est pas de ma religion, je tire lunettes et livre bleu de mon sac pour m'absorber dans un examen de conscience préparatoire à une confession quadragésimale. Une partie de l'assistance se lève ou se rassied au gré de la liturgie ; je reste résolument assise, présente mais non partipant à ce rite. Ayant fini mes dévotions, je commence à trouver tout cela un peu long, les chants beaux mais un peu “sopo” à la longue. Enfin le chanoine se lève pour lire un passage de l'Évangile de la Passion : recueillement ... Mais il est environ 15 h 40 : si l'on considère la foule il faudra bien les 20 minutes restantes (on nous a annoncé la fin de la cérémonie pour 16 h) afin que chacun puisse monter jusqu'aux marches de l'autel pour s'incliner et baiser les reliques ; donc j'aurai assisté sans nécessité, et par ma présence donné mon assentiment à une cérémonie presqu'entièrement schismatique – ce que je ne suis pas.

 

Un dernier regard, de loin, vers la Sainte Couronne d'Épines que je ne reverrai pas de près cette fois-ci, un sacrifice de plus à offrir en ce vendredi de Carême, et je pars silencieusement.


S.N. 

 

 

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C
<br /> De toute façon, vous à la FSSPX, vous n'êtes bon qu'a critiquer, aucune charité, si ces gens sont dans l'erreur prier pour eux !!!!<br /> <br /> Vous êtes loin, très loin !!!!!!!!!!!!!!! du message du Christ.<br /> <br /> <br />
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A
franchement, les orthodoxes ne sont pas plus schismatiques que les gens de la FSSPX !
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S
Les orthodoxes ont des droit dans les églises catholique. Mais les fidèles attachés à la FSSPX n'ont aucun droits dans les églises. Ceci est vraiment incohérent.<br /> je découvre votre blog et apprécie la qualité et la charité intelectuelle qui y rêgne.<br /> Vive le Chrit Roi en ce deuxième dimanche de la passion.<br /> Bonne continuation.
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L
Moi aussi, j'ai assisté à des cérémonies à Notre Dame avec les orthodoxes.Contactons-nous pour demander des explications et pour nous regrouper afin de nous retrouver à plusieurs dans la cathédrâle, malgré les touristes et le clergé moderniste, pour réciter le chapelet (traditionnel) à haute voix afin d'insufler en ces lieux sacrés (mais profanés) un peu de piété catholique.Lançons l'idée sur ce blog ou sur d'autres et échangeons nos "mails".
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